Coupe PLSQ : Le CS Fabrose a le dessus 2-0 contre CS MRO et rafle un premier trophée

 

Par Marc Tougas | @TougasMarc

 

Grâce à du travail propre et bien fait, autant à l’attaque qu’en défensive, le CS Fabrose a défait le CS Mont-Royal Outremont 2-0 en finale de la Coupe PLSQ, samedi au Stade Desjardins du Complexe sportif Bois-de-Boulogne à Laval, pour ainsi remporter le premier trophée de son histoire dans la Première ligue de soccer du Québec.

Patrick Nzanzimfura a marqué à la 19e minute de jeu à l’issue d’une jolie et longue séquence de passes et Riad Bey a trouvé le fond du filet à la 37e à la suite d’un bel effort individuel, puis une défensive menée par Mohamed Chakir au milieu du terrain et Nehemie Kenguena Sana sur la ligne arrière – ce dernier a d’ailleurs été nommé joueur du match – a fait le reste en deuxième demie.

Quatrième au classement de la PLSQ masculine cette saison, derrière une équipe du CS MRO qui avait retrouvé toute sa superbe en 2019 au point de terminer à égalité au premier rang avec l’AS Blainville – ces derniers décrochant le championnat de justesse au bris d’égalité –, le CS Fabrose a su créer la surprise samedi, mais en allant chercher un résultat largement mérité.

« On sait qu’Outremont est une très belle équipe et on a voulu essayer de mettre dans les 30 premières minutes de jeu beaucoup d’impact, beaucoup de pression sur notre adversaire pour les mettre en difficultés, et ç’a plutôt bien marché parce qu’on a marqué un but, ce qui nous a permis d’avoir un peu plus de mainmise sur le match », a résumé Antoine Katako, l’entraîneur-chef du CSF.

Les Griffons ont toujours aligné d’excellentes équipes ces dernières saisons, même en l’absence de trophées, mais les hommes de Luc Brutus sont redevenus franchement dominants en 2019, en partie parce qu’ils ont su adopter un rythme rapide en terme de circulation de balle. Mais samedi, les joueurs du club lavallois les ont battus à leur propre jeu, et le premier but en était une belle démonstration.

C’est ainsi que sur la séquence, un échange rapide de balle entre trois joueurs à l’aile gauche a permis à Mohamadou Sylla de se retrouver avec le ballon tout juste à l’extérieur de la zone de réparation. Celui-ci a relayé du côté droit vers Mohamed Lamine Toure, qui a ensuite rejoint Nzanzimfura devant lui, alors que celui-ci se trouvait à l’embouchure du filet. Nzanzimfura n’a pas raté sa chance d’aussi près.

« On travaille beaucoup les combinaisons offensives à l’entraînement, a indiqué le capitaine du CSF Antoine Mimoun. (On vise) du jeu rapide à une touche, deux touches de balle et ç’a fonctionné (samedi). »

Bey a ensuite marqué le but d’assurance quand il s’est avancé, avancé et avancé encore avec le ballon à l’aile gauche. Le temps de le dire, sans tambour ni trompette, il s’est retrouvé dans la zone de réparation, le défenseur qui l’affrontait reculant un peu trop vers son but sans vraiment le défier, et le numéro 77 du CS Fabrose a pu décocher un court tir ascendant sous la transversale.

Les hommes de Katako ont ensuite fermé la porte en deuxième demie, même si Adama Sissoko, le meilleur buteur du CS MRO, a réussi à se frayer un chemin jusqu’au but adverse à la 57e  – le gardien du CSF Rayane Yesli s’est alors bien avancé pour bloquer le tir – et Drew Ramsay a vu son tir décoché à l’entrée de la zone de réparation percuter le deuxième poteau à la 66e.

« On sait qu’il s’agit d’une équipe qui a beaucoup de qualité, qui est redevenue une équipe qui est une machine à gagner, donc la volonté était de rester proche les uns des autres, de défendre de façon compacte pour, à la perte, être capable de leur confisquer le ballon, a affirmé Katako. Je pense que c’est ce qu’on a réussi à faire. »

Le blanchissage a été l’oeuvre de tous les joueurs du CSF mais le jeune no 24 du club, Kenguena Sana, a souvent fait le travail de « finition » en défensive en agissant non seulement comme couvreur de Sissiko, mais aussi comme un véritable libéro en balayant littéralement la ligne défensive des siens, souvent derrière ses coéquipiers défenseurs. Même si Sissoko l’a fait mal paraître une fois ou deux, Kenguena Sana s’est interposé plus souvent qu’à son tour, s’avançant pour faire avorter des passes et bloquer des tirs.

« (Kenguena Sana), c’est un de nos jeunes joueurs du club, a indiqué Katako. Il était avec la réserve en début de saison et on l’a intégré progressivement à la première équipe, en travaillant avec lui au point de vue technico-tactique et voilà, ç’a donné ce résultat-là aujourd’hui. »

Le CS Fabrose a donc remporté un premier trophée à sa deuxième saison dans la PLSQ.

« Je suis très content pour le club, parce qu’il a fallu prendre cette décision d’aller en PLSQ, on a un des effectifs les plus jeunes dans la PLSQ et aujourd’hui on avait quatre ou cinq joueurs formés au club sur notre feuille de match, ce qui est aussi une forme de fierté, a souligné Katako. J’espère que ce qu’on a fait là, en ce 12 octobre, va permettre au club de continuer à grandir et d’être plus ambitieux encore l’année prochaine. »

Selon Mimoun, le CS Fabrose avait beau avoir le talent nécessaire pour « rapporter un trophée » cette année, c’est la détermination et l’engagement des joueurs qui a fait la différence, dit-il, cette saison en général et en finale de Coupe en particulier.

« Techniquement, on savait qu’on avait des qualités, mais c’est la mentalité du guerrier qui a fait notre force cette année, a avancé Mimoun. Aujourd’hui, on avait plus faim, on avait plus envie qu’eux. On a bien démarré le match et puis, en deuxième mi-temps, on a su être solidaires. »

Pendant ce temps, la superbe que le CS MRO avait affichée tout au long de la saison s’est quelque peu effacée samedi. Même si les Griffons ont connu plusieurs bons moments dans cette finale, on n’a que rarement senti qu’ils étaient dominants comme ils l’ont souvent été durant l’été.

« Le groupe n’a pas bien commencé son match et, malheureusement, a donné des occasions de but à l’adversaire et ça s’est décidé sur ça, a commenté Brutus. Et offensivement, on n’a pas été chanceux, ce n’était pas notre jour aujourd’hui. »

« C’est malheureux qu’on ait abordé le match d’une manière… inexpliquée, a quant à lui commenté le gardien de but du CS MRO Gabard Fénelon. On a encaissé deux buts en première demie qui n’auraient pas dû arriver, mais ce sont des choses qui arrivent. Je dois féliciter les gars de Fabrose qui ont fait un match extraordinaire, qui se sont battus vraiment jusqu’au bout, ils l’ont mérité. »

Les Griffons se retrouvent donc sans trophée au bout d’une saison où ils ont terminé à égalité au premier rang en championnat et atteint la finale de la Coupe, et ils devront sans doute vivre une certaine frustration dans les prochaines semaines. Mais samedi, après la finale, Fénelon et Brutus ont préféré voir le bon côté des choses.

« Dans l’ensemble, le groupe a bien fait, c’est une bonne saison, a résumé Brutus. On félicite les joueurs, on les remercie et on va de l’avant. »

« Je peux vraiment dire que l’équipe a travaillé assez fort (pour remporter au moins un trophée), c’est malheureux que ça arrive comme ça, a dit Fénelon. On espère se reprendre l’année prochaine et, qui sait, gagner les deux, la coupe et le championnat ! Parce qu’on a l’équipe qu’il faut pour y arriver. »

En attendant, c’est le CS Fabrose qui peut se targuer d’y être arrivé.

 

Tous les détails sur la Coupe PLSQ 2019 se trouvent ici.

 

Les opinions des chroniqueurs ne reflètent pas nécessairement celles de la PLSQ et de la FSQ.