L’AS Blainville de retour en Championnat canadien, enfin!

Les joueurs de l’ASB vont momentanément quitter le championnat de la PLSQ pour disputer leur match du Championnat canadien, mardi à Halifax

 

Par Marc Tougas | @La90eminute

 

Le moment tant attendu est arrivé pour l’AS Blainville.

Les quadruples champions en titre de la division masculine de la Première ligue de soccer du Québec (PLSQ) affronteront mardi soir le HFX Wanderers FC, un des clubs fondateurs de la Première ligue canadienne, en ronde préliminaire du Championnat canadien organisé par Canada Soccer. Le match, qui sera diffusé par OneSoccer, commencera un peu après 18h, heure du Québec, et sera disputé aux Wanderers Grounds à Halifax.

C’est un moment que Nafi Dicko-Raynauld, capitaine de l’ASB, et ses coéquipiers attendent depuis longtemps, d’autant plus que cet affrontement Québec-Maritimes devait avoir lieu l’an passé mais a été annulé, tout comme les autres matchs du Championnat canadien 2020 en raison de la pandémie de la COVID-19.

« On est très enthousiaste à l’idée de jouer à nouveau un match de cette envergure-là, a indiqué Dicko-Raynauld. Quand (la tenue du tournoi en 2021) a été confirmée il y a un mois, nous avons commencé à nous préparer en fonction de ça. »

Côté motivation, l’entraîneur Emmanuel Macagno n’aura guère de travail à faire pour s’assurer que ses joueurs soient prêts mentalement.

« D’habitude, ils n’ont pas besoin qu’on les motive pour ce genre de rencontre, a souligné le vétéran entraîneur-chef de l’ASB. Ce qui peut ne pas être le cas dans un championnat (de la PLSQ) quand ça fait déjà quatre ans (que l’équipe remporte le titre). »

La motivation sera d’autant plus facile à trouver que les Wanderers comptent une demi-douzaine de joueurs québécois dans leurs rangs, dont quatre anciens de l’AS Blainville: Stefan Karajovanovic, Pierre Lamothe, Omar Kreim et Samuel Salter. Une belle rivalité risque de se développer si le match est le moindrement serré.

« Ça va être un plaisir de les retrouver », a dit Macagno.

« On va revoir des visages familiers, ça va être cool! », a quant à lui lancé Dicko-Raynauld.

Des visages que les joueurs de l’ASB ne verront que sur le terrain mardi soir puisqu’en raison des mesures sanitaires attribuables à la pandémie, les hommes de Macagno seront confinés à leur hôtel, où ils devront se rendre dès leur arrivée à l’aéroport lundi matin et devront rester jusqu’à leur vol de retour, mercredi matin. Les seules exceptions à cette règle: le match, bien sûr, et l’entraînement préparatoire au stade des Wanderers lundi soir.

Reste que la présence d’anciens joueurs de la PLSQ chez un adversaire en théorie supérieur permet de mesurer l’ampleur de la tâche. Si Dicko-Raynauld voit le verre à moitié plein et considère que c’est là une preuve que la différence de niveau n’est pas insurmontable, Macagno, lui, considère que le verre est à moitié vide et y va d’un bémol.

« C’est sûr qu’en raison du fait que ce sont des professionnels qui s’entraînent à chaque jour, on s’attend à être l’équipe négligée, a reconnu Dicko-Raynauld. Par contre, il y a plusieurs joueurs qui sont passés par notre équipe pour aller rejoindre ce niveau-là, donc on se dit que l’écart ne doit pas être si grand que ça. Quand on avait affronté le Fury d’Ottawa (en 2018), c’était différent parce que c’étaient des joueurs de la NASL. J’ai l’impression que l’écart de niveau, cette fois, est un peu moins grand. On croit donc en nos chances. »

« Ce sont quand même des gars qui ont été parmi les plus performants et les plus sérieux chez nous, a dit Macagno de ses quatre anciens porte-couleurs. Or, à part Stefan (696 minutes de jeu en 11 matchs jusqu’ici en 2021), ils ont eu très peu de temps de jeu à Halifax (moins de 300 minutes), donc le niveau est forcément bien au-dessus de celui de la PLSQ. »

Macagno ne s’attend pas à ce que les Wanderers utilisent leurs réservistes dans ce match de coupe, comme les clubs canadiens de la MLS ont l’habitude de le faire dans ce contexte.

« Comme (York United en 2019), je pense qu’ils vont mettre la plus grosse équipe possible parce que le championnat canadien, pour eux aussi, c’est le plus gros événement de l’année », a-t-il avancé.

L’ASB fait donc face à un formidable défi. Mais puisque les joueurs blainvillois ont réussi à garder le score serré par le passé, autant contre York en 2019 (0-0 à l’aller, 0-1 au retour) qu’Ottawa en 2018 (0-1, 0-1), ils estiment pouvoir créer la surprise – d’autant plus que cette année, ça se jouera sur un seul match, et non en aller-retour. L’adversaire sera donc beaucoup moins à l’abri d’une surprise.

« Sur un match, le gros club peut difficilement faire des calculs. Il n’y a pas de deuxième match pour se rattraper, a noté Macagno. Tout est possible. Une expulsion, un penalty ou un but très tôt dans le match, ça peut être un boulet. »

Macagno ne cache pas qu’il misera sur du jeu serré en défensive et l’opportunisme à l’attaque pour surprendre les Wanderers. Mais pas question de viser le 0-0 pour ensuite arracher la victoire aux tirs au but.

« Attendre (sans attaquer) c’est un piège, a souligné Macagno. Bien entendu, on va essayer de fermer les espaces pour ne pas prendre de but, mais on va aussi jouer notre carte quand on aura des situations pour le faire. On va essayer de ne pas jouer (seulement) devant notre surface de réparation… sauf s’ils sont vraiment très forts et nous obligent à le faire. »

Pour y arriver, la clé sera de ne jamais relâcher le niveau de concentration, a indiqué Dicko-Raynauld. La moindre fraction de seconde de relâchement pourrait s’avérer fatale.

« Si on regarde les matchs qu’on a faits (en Championnat canadien), la différence, c’était vraiment sur une petite fraction de seconde, où ils ont alors réussi à marquer leurs buts, a noté le capitaine de l’ASB. Il va falloir que le niveau de concentration soit à 100 pour cent et pour tout le match. »

Compte tenu que le noyau de la formation blainvilloise est le même qu’au cours des quatre dernières années et que l’équipe a recruté cette année des joueurs de talent, dont certains sont passés par l’Académie du CF Montréal, Dicko-Raynauld estime que l’ASB saura afficher le calme nécessaire pour passer au travers la tempête.

« On a six ou sept joueurs qui ont déjà vécu ça ces dernières années, tandis que les nouveaux ont vécu des matchs de haut niveau eux aussi, a-t-il noté. L’important, c’est de ne pas se laisser éblouir par l’enjeu. »

Le vainqueur du match de mardi affrontera le CF Montréal en quarts de finale du Championnat canadien à la mi-septembre.

 

Les opinions des chroniqueurs ne reflètent pas nécessairement celles de la PLSQ et de Soccer Québec.