AS Blainville : Une dynastie… qui dépasse le terrain

 

Par Marc Tougas | @TougasMarc

 

Cette année c’est arrivé par la plus mince des marges puisque le CS Mont-Royal Outremont a terminé à égalité aux points, mais toujours est-il que la victoire de 2-0 de l’AS Blainville à Gatineau, samedi dernier, a valu aux hommes de l’entraîneur Emmanuel Macagno de remporter le championnat 2019 de la Première ligue de soccer du Québec.

C’est la troisième année de suite que l’ASB rafle ce titre, une première dans l’histoire de la PLSQ. C’est par ailleurs un cinquième trophée en quatre ans pour le club blainvillois (trois championnats, deux coupes), un total que seul le CS MRO peut se targuer d’égaler (trois championnats en quatre ans, une coupe et le championnat de la D3 contre la League 1 d’Ontario en 2016).

– Si on te dit le mot ‘dynastie’, Emmanuel, tu réponds quoi ?

« Nicolas Bertrand », a lancé le vétéran entraîneur.

« C’est lui le premier, lorsque j’ai signé à Blainville (comme entraîneur-chef en vue de la saison 2015), qui a dit que j’étais là pour installer une dynastie », a-t-il expliqué.

Et Macagno est évidemment fier de voir aujourd’hui que Bertrand ait été aussi visionnaire, et que ses joueurs aient réussi un exploit qu’on voit rarement dans les ligues d’un certain niveau.

« Qu’il ait prédit ça, ça veut dire qu’il avait énormément confiance en moi, a souligné Macagno. Et comme c’est un garçon que j’estime beaucoup, qui est très attachant, ç’a encore plus d’importance pour moi.

« Parce que là, je crois qu’on touche au coeur de ce que j’essaie d’imprimer dans l’équipe, c’est-à-dire des relations qui dépassent le terrain. »

« Je connais Manu depuis longtemps, il m’a coaché quand j’étais en U-15 avec les Dragons de Lanaudière, et quand Manu était arrivé à Lanaudière, ç’a fait un (gros) changement », a indiqué Bertrand, qui savait alors que Macagno appliquerait la même recette à Blainville. « Quand Emmanuel est arrivé (à Blainville), ç’a fait un changement de philosophie, de manière de voir les choses.

« Manu, je lui lève mon chapeau, a ajouté Bertrand. J’ai grandi dans le soccer au Québec et je peux dire que des entraîneurs comme Manu, j’en ai pas vu beaucoup. J’ai vu les Otmane Ibrir, les Andrea Di Pietrantonio… Quand même, Emmanuel Macagno, il est dur à battre. »

Cette dynastie blainvilloise, Macagno l’a bâtie en l’espace de cinq ans. En sachant retenir les éléments-clés d’une saison à l’autre, et faire les bons changements à l’aide de nouveaux venus qui allaient avoir un impact positif au sein de l’effectif.

Résultat : cette saison 2019 a été la meilleure de ses cinq campagnes avec l’ASB « en terme de vie dans le groupe et de qualité de jeu », a indiqué Macagno.

« Ç’a été un groupe qui a été facile à gérer, je n’ai pas eu de gros problèmes comme les années précédentes, et j’en suis d’autant plus satisfait que j’ai eu d’énormes choix à faire avec certains joueurs en fin de saison dernière, a dit l’entraîneur de l’ASB. C’est d’autant plus intéressant de voir que je ne me suis pas trompé dans mon analyse des individus. »

« On a eu des joueurs qui allaient dans la même direction, a confirmé le vétéran milieu de terrain Maxime Leconte. Sans dire que les autres (groupes des années passées) étaient mauvais, celui de cette année était plus fluide que d’habitude. Il y avait des liens forts entre les joueurs, ça fonctionnait très bien, il n’y avait pas d’egos. »

Et l’attitude est restée au beau fixe même si le championnat de cette année a été le plus difficile à aller chercher comparativement aux deux premiers.

C’est ainsi qu’après avoir raflé le titre par une marge de 10 points en 2017 (fiche de 13 victoires, deux nuls et trois défaites), puis de six points en 2018 (16-3-2), il a fallu un dossier encore meilleur de 11-4-1, et surtout cette victoire ultra-serrée de 1-0 contre le CS MRO le 17 août dernier à Blainville, pour avoir le dessus au bris d’égalité sur les Griffons, qui ont eux aussi récolté 37 points avec un dossier identique de 11-4-1.

« Ç’a s’est joué à pas grand-chose, a souligné Leconte. Outremont a fait une belle saison aussi, il faut leur donner. Cette année a été la plus difficile aussi parce que nos adversaires, c’était toujours compliqué de les affronter. Ce n’était pas évident, ç’a demandé beaucoup de travail. »

« À part quatre matchs, les équipes ont joué leur match de l’année face à nous, et c’était toujours très compliqué », a renchéri Macagno, dont l’équipe a signé sept de ses 11 victoires par une marge d’un ou deux buts seulement.

C’est tout à l’honneur des joueurs de l’ASB puisque même si la barre était plus haute que jamais, ceux-ci ont su répondre à l’appel.

« C’est une équipe qui a été très réceptive, avec des joueurs qui avaient envie de travailler, de progresser, puis les joueurs ont quand même confiance en moi et c’est ce que j’apprécie le plus, je les remercie pour ça, a affirmé Macagno. On avait un mélange de jeunesse et d’expérience. Cet ensemble des deux que nous proposons, c’est ce qui nous permet d’être très performants. »

« Dans cette équipe, il y a des gens qui savent ce que ça prend pour gagner, qui savent aussi ce que c’est de perdre (des points ou des matchs), qui savent comment réagir par rapport à ça, a noté Wandrille Lefèvre. Il y a aussi plusieurs jeunes joueurs qui se sont greffés, qui n’avaient pas nécessairement gagné avant. Donc, tu avais un bon mélange de joueurs qui avaient déjà gagné et avaient toujours ce désir de répéter, et d’autres qui avaient envie de connaître ce que c’est gagner un titre. Quand tu es capable d’aligner les deux, ça donne du bon.»

Le seul bémol à la victoire de l’ASB, samedi, c’est que le FC Gatineau a terminé la saison sans connaître la victoire (0-2-14). C’est la première fois dans l’histoire de la PLSQ qu’un club complète le championnat sans signer un seul gain.

Macagno a toutefois apprécié le niveau de jeu que les Gatinois ont offert en fin de semaine, décrivant son adversaire par des mots tels que « valeureux » et « en progrès ».

« On a eu un match difficile, a dit Macagno. On se l’est rendu difficile parce qu’on était un peu tendu, mais en même temps Gatineau a proposé quelque chose d’intéressant. Notre match contre eux (en coupe) va être difficile. »

C’est week-end de congé dans la PLSQ, sauf pour le CS Longueuil et le FC Lanaudière, qui ont un match à rattraper ce samedi au Parc Laurier à Longueuil à compter de 18h. La Coupe PLSQ se mettra ensuite en branle samedi le 14 septembre.

 

Les opinions des chroniqueurs ne reflètent pas nécessairement celles de la PLSQ et de la FSQ.