Lyonel Joseph, tacticien chevronné du CS MRO

 

Par Paméla O’Neill | @pamie9

 

Le CS Mont-Royal Outremont s’est lancé en PLSQ-F cette année. Pour mener le bateau à bon port, il a confié les rênes du navire à un entraîneur d’expérience en Lyonel Joseph.

 

La réputation de Lyonel Joseph le précède. Même si les résultats n’ont pas été ceux escomptés depuis le début de la saison, les adversaires savent qu’il faut toujours se méfier de lui et ses ouailles. Durant son parcours dans le soccer, il a su bâtir des équipes compétitives et les a menées aux plus hauts sommets.

Ses premiers pas en tant qu’entraîneur remontent à il y a plusieurs années. Il jouait alors avec le Cégep Saint-Laurent. À sa deuxième année, l’équipe avait besoin d’un entraîneur. Les dirigeants ont accepté qu’il devienne joueur-entraîneur, mais il s’est vite rendu compte qu’il était plutôt difficile de remplir les deux rôles simultanément. L’année suivante, il est devenu entraîneur-chef, ce qui allait devenir les prémices d’une carrière fructueuse.

Par la suite, Joseph a notamment été impliqué avec les équipes du Québec, le Centre National de Haute Performance, l’Université Concordia et le senior féminin à Dorval. Il garde également de très bons souvenirs de ses deux années avec l’équipe nationale féminine U-20. « Ça a été extrêmement enrichissant. J’ai beaucoup appris! C’est très différent de travailler avec les athlètes de façon ponctuelle, d’être ensemble pendant dix jours plutôt que de les voir uniquement la fin de semaine. Les filles sont à l’hôtel, il y a un contact constant. C’est un camp de soccer et on ne fait que du soccer » se remémore-t-il. Bien qu’il ait surtout entraîné des filles, Joseph a mené une sélection masculine des moins de 20 ans aux Jeux du Canada, parmi laquelle on retrouvait deux favoris du public québécois, Patrice Bernier et Patrick Leduc.

En 2004, il a été l’assistant d’Alexandre Da Rocha pour l’unique saison de l’Xtreme de Montréal en W-League. Peu de temps après, il s’est joint aux Comètes de Laval, au début de leur histoire, à titre d’entraîneur-adjoint. Il y est resté durant sept ans, dont les trois dernières en tant qu’entraîneur-chef. Il y a aussi vécu un grand moment en se rendant jusqu’en quart de finale de la ligue. « Pour le soccer féminin en Amérique du Nord, la fin de la W-League est une grosse perte. C’est bien qu’il y ait une ligue professionnelle, mais il doit toujours y avoir quelque chose en dessous. La ligue pro n’est pas accessible à toutes. Elle permettait aux autres filles, autant les Québécoises, que les Canadiennes et Américaines qui ont un très bon niveau de pouvoir continuer à faire ce qu’elles aiment. C’est pourquoi tout le monde attendait avec impatience l’arrivée de la PLSQ féminine! » lance Joseph.

 

Partir à zéro

Depuis environ cinq ans, il œuvre au sein du CS MRO. En 2017, Joseph a mené l’équipe senior féminine AAA au championnat canadien. Voilà sûrement une des raisons qui a fait en sorte que le club ait confié l’équipe semi-professionnelle entre ses mains. « Je suis fier d’être celui qui aura la tâche de mettre le projet sur pied, un peu comme j’ai eu l’occasion de le faire avec le senior féminin. On ne se cachera pas que c’est un projet exigeant, surtout la première année » mentionne-t-il. Néanmoins, Joseph demeure motivé par l’ambition du défi qui se dresse devant lui. « Nous voulons montrer aux jeunes filles dans notre club qu’il est possible de jouer à ce niveau un jour. C’est faisable. Toutes les filles qui sont dans l’équipe présentement, qui ont entre 18 et 27 ans, elles ont toutes eu sept, huit, neuf ou 12 ans, comme vous. Nous voulons que les jeunes puissent continuer d’évoluer dans le club et c’est pour ça que nous avons une équipe semi-pro » souligne-t-il.

Lors du dernier match, le CS MRO a réussi à marquer son premier but de la saison et à soutirer son premier point, face au FC Sélect Rive-Sud. « Il est possible d’aller chercher des points même si l’équipe ne joue pas bien. Alors pour ce match, je suis surtout satisfait de l’attitude des joueuses. Elles étaient beaucoup plus assidues et ont mis plus d’efforts. Nous avons encaissé un but en deuxième demie et elles se sont retroussé les manches et ont continué de travailler, ce qui n’était pas le cas lors des matchs précédents. C’est important de jouer comme nous sommes capables de jouer et je crois que nous ne ferons que nous améliorer au fil de la saison » affirme-t-il.

Le CS MRO cherchera donc à continuer de prouver qu’il peut être un adversaire redoutable en accueillant le CS Fabrose ce samedi à 18h30 au TMR REC 3.

 

Les opinions des chroniqueurs ne reflètent pas nécessairement celles de la PLSQ et de la FSQ.