La PLSQ bientôt à l’ère de la Première ligue canadienne

 

Par Marc Tougas | @TougasMarc

 

Les prochaines semaines seront fort intéressantes à suivre dans la Première ligue de soccer du Québec (PLSQ) puisque la course au championnat est très serrée entre l’AS Blainville et le CS Mont-Royal Outremont, et que la Coupe PLSQ sera ensuite disputée en octobre. Mais la saison morte sera tout aussi captivante à suivre par la suite puisque l’entrée en scène de la Première ligue canadienne, en vue de la saison 2019, viendra changer la donne côté recrutement.

La création de la PLC est un scénario positif pour le circuit provincial québécois, estime le commissaire de la PLSQ Kambiz Ebadi. Après tout, c’est dans le but d’alimenter les circuits supérieurs en joueurs que la ligue professionnelle de division 3, ainsi que sa cousine ontarienne, la League 1, ont été mises sur pied à l’origine.

« Quand on a créé la PLSQ en 2012, l’objectif était de combler l’écart qui aurait alors été très grand entre la Ligue élite (LSEQ) et la MLS avec l’Impact. Il fallait donc d’autres niveaux et on a lancé la PLSQ au niveau provincial pour aider à pallier à ça, en sachant qu’on travaillait aussi pour avoir éventuellement une ligue canadienne », a indiqué Ebadi.

« Le développement des joueurs a toujours été notre but et s’il y a des joueurs qui sont sélectionnés par des équipes qui évoluent à un niveau plus élevé – c’est le cas de la PLC puisqu’il s’agit d’une division nationale canadienne –, pour nous c’est gagnant-gagnant. »

La PLC compte rapatrier un certain nombre de joueurs canadiens qui évoluent en Europe, mais risque aussi d’attirer les jeunes joueurs issus des académies de l’Impact, du Toronto FC et des Whitecaps de Vancouver qui ne réussissent pas à accéder à la MLS. Il devrait aussi y avoir de la place pour des joueurs qui se sont développés sur le tard grâce à la PLSQ et la League 1, selon Ebadi.

« Il y a sept équipes et une huitième qui est censée être annoncée assez rapidement, alors on va devoir aller chercher 200 joueurs en vue de la première saison », a souligné le commissaire de la PLSQ en parlant de la ligue qui a promis que plus de la moitié de ses joueurs seraient canadiens. « On va avoir besoin de tous les types de joueurs, y compris des joueurs qui ont l’expérience (professionnelle) de la PLSQ et de la League 1.

« Ils espèrent attirer de 5000 à 10 000 spectateurs par match, donc il va falloir que le produit soit bon sur le terrain. Ils ne pourront donc pas avoir seulement des joueurs de 17, 18 ou 19 ans (prometteurs mais sans expérience). »

Pour l’instant, la saison 2019 de la PLC semble destinée à se mettre en branle en l’absence d’une équipe du Québec, mais les dirigeants de la ligue parlent ouvertement de la possibilité d’avoir une équipe à Québec, et aussi à Laval/Montréal.

Selon Ebadi, qui est également directeur des compétitions à la FSQ, le Québec a un bassin de joueurs suffisant pour accueillir sans problème « une ou deux équipes, c’est sûr et certain ».

« C’est plus une question d’investisseurs que sportive, a noté Ebadi. Pour gérer une équipe comme celles de la PLC, il faut un budget d’opérations de plus de 5 millions $ par année. Les propriétaires des sept clubs déjà annoncés sont au courant de la situation, ils savent qu’il va y avoir des investissements à faire au début. Un jour, leur club et la ligue seront peut-être rentables ; mais il faut quand même être réaliste et réaliser qu’il ne faut pas s’attendre à (faire des profits) d’ici les cinq prochaines années.

« Est-ce que nos clubs amateurs qui ont présentement une équipe professionnelle (en PLSQ) pourront faire ça un jour ? C’est là le plus grand défi. »

Même si la PLC n’aura pas d’équipe au Québec en 2019, la PLSQ risque de perdre plusieurs joueurs dans l’immédiat puisque les salaires dans le nouveau circuit canadien seront proches, semble-t-il, du salaire minimum dans la MLS (54 500 $ cette année). Les joueurs qui veulent donc gagner leur vie avec le foot pourront le faire dans différentes villes du pays. Mais selon Ebadi, les clubs de la ligue québécoise ont maintenant assez de profondeur pour absorber le coup, puisque bon nombre d’équipes ont non seulement des titulaires de qualité, mais aussi des réservistes qui ont le niveau pour être titulaires.

Le niveau de jeu de la PLSQ risque par ailleurs de monter à moyen et long terme puisque les joueurs qui aspireront à jouer dans la PLC auront intérêt à passer par le circuit provincial québécois pour se faire remarquer.

Les (peut-être) futurs joueurs de la PLC seront en action ce week-end, quand le Dynamo de Québec recevra le CS Saint-Hubert à la Polyvalente L’Ancienne-Lorette ce samedi à 16h, et le CS Longueuil accueillera le CS Fabrose au Parc Laurier le même jour à 18h. Dimanche, le FC Gatineau rendra visite à l’AS Blainville au Parc Blainville à 18h, tandis que le FC Lanaudière se rendra au TMR 3 à Mont-Royal pour y affronter les Griffons à 18h30.

 

Les opinions des chroniqueurs ne reflètent pas nécessairement celles de la PLSQ et de la FSQ.